Автор:Nathalia Brodskaya Год: [не указано] Издание:Parkstone International Publishing Страниц: [не указано] ISBN: 9781781605868, 9781780422053, 9781781606551 Paul C?zanne (Aix-en-Provence, 1839 – 1906)
Depuis sa mort il y a deux si?cles, C?zanne est devenu le peintre le plus c?l?bre du XIXe si?cle. Il naquit ? Aix-en-Provence en 1839, et la plus belle p?riode de sa vie fut sa prime jeunesse en Provence, qu'il passa en compagnie de Zola, ?galement d'origine italienne. Suivant l'exemple de ce dernier, C?zanne partit pour Paris ? l'?ge de 21 ans. Il fut d?serteur pendant la guerre franco-prussienne, partageant son temps entre la peinture en plein air et son atelier. Il d?clara ? Vollard, un marchand d'art : «Je ne suis qu'un peintre. L'humour parisien me donne du mal. Peindre des nus sur les rives de l'Arc [une rivi?re pr?s d'Aix] c'est tout ce que je demande ». Encourag? par Renoir, l'un des premiers ? l'appr?cier, il exposa avec les impressionnistes en 1874 et en 1877. Il fut re?u avec une d?rision qui le blessa. L'ambition de C?zanne, selon ses propres paroles, ?tait «de faire de l'impressionnisme quelque chose d'aussi solide et de durable que les peintures des mus?es ». Son but ?tait d'atteindre au monumental par un langage moderne de tons incandescents et vibrants. C?zanne voulait reproduire la couleur naturelle d'un objet et l'harmoniser avec les variations de lumi?re et d'ombre qui tendent habituellement ? le d?truire ; il d?sirait ?laborer une ?chelle de tons capables d'exprimer la masse et le caract?re de la forme. C?zanne aimait peindre des fruits, parce que c'?taient des mod?les dociles et qu'il travaillait lentement. Il ne cherchait pas ? reproduire la pomme. Il gardait la couleur dominante et le caract?re du fruit, mais amplifiait l'attrait ?motionnel de sa forme par un agencement de tons riches et harmonieux. C'?tait un ma?tre de la nature morte. Ses compositions de fruits et l?gumes sont v?ritablement impressionnantes : elles ont le poids, la noblesse, le style des formes immortelles. Aucun autre peintre n'a jamais accord? ? une pomme de conviction aussi ardente, de sympathie aussi authentique, ni d'int?r?t aussi prolong?. Aucun autre peintre de ce talent n'a jamais r?serv? dans ses natures mortes ses impulsions les plus fortes ? la cr?ation de choses nouvelles et vivantes. C?zanne rendit ? la peinture la pr??minence du savoir – de la connaissance des choses – une qualit? essentielle ? tout effort cr?atif. A la mort de son p?re, en 1886, il devint riche, mais ne changea rien ? son train de vie frugal. Peu apr?s, C?zanne se retira d?finitivement dans sa propri?t? en Provence. Il fut sans doute le peintre le plus solitaire de son temps. Parfois, il ?tait saisi d'une curieuse m?lancolie, d'un noir d?sespoir. Avec le temps, il devint plus sauvage et exigeant, d?truisant des toiles, les jetant dans les arbres par la fen?tre de son atelier, les abandonnant dans les champs, les donnant ? son fils pour qu'il en fasse des puzzles, ou aux gens d'Aix. Au d?but du XXe si?cle, quand Vollard d?barqua en Provence avec l'intention de sp?culer en achetant tous les C?zanne qu'il pouvait emporter, les paysans des environs, apprenant qu'un guignol de Paris cherchait ? gagner de l'argent avec des vieilles toiles, se mirent ? produire dans leurs granges tout un tas de natures mortes et de paysages. Le vieux Ma?tre d'Aix fut submerg? par la joie. Mais la reconnaissance vint trop tard. En 1906, il succomba ? une fi?vre contract?e alors qu'il peignait sous une pluie diluvienne.